Une France malade de sa banlieue

52m 13s

La réalité sur le terrain est complexe. Dès la construction de cette cité, ses premiers habitants ont dénoncé ses défauts: éloignement, absence de services publics et de loisirs pour les jeunes. Au fils des ans, sa population change et se paupérise. Des trafics en tous genres se développent et en parallèle, la répression policière augmente. Une situation qui prévaut dans la plupart des grandes banlieues françaises où les émeutes vont se multiplier, les dernières en date remontant à février 2016 suite à l’arrestation musclée d’un jeune homme de 22 ans, à Aulnay-sous-Bois. Là où la police ne peut plus aller, où les services de l'Etat n’arrivent plus à se faire respecter, ce sont des lieux qualifiés désormais, par une partie des politiques et de la presse, de "zones de non-droit. En termes officiels, on les appelle des "zones urbaines sensibles". Pourtant, réduire la vie de la Grande Borne à la seule confrontation entre jeunes et policiers ne reflète pas la réalité. Les premiers à s’en plaindre sont ses habitants, qui se sentent stigmatisés alors que les faits de violence ne concernent qu’une minorité de jeunes. Le sentiment d’abandon est vif dans cette cité qui se vide peu à peu de ses commerces et de ses services publics, et ce malgré l’engagement important de certains habitants dans la vie associative du quartier et les efforts des pouvoirs publics pour remédier à certains problèmes. Voir moins